Les 7 conseils financiers qu'aucun dirigeant d'entreprise ne peut ignorer 

    31/08/2021 14:02 Par Valérie

    7 conseils indispensables pour les dirigeants

    La vie d'un dirigeant d'entreprise, certes très épanouissante, est une longue route parsemée d’embûches et de doutes. Il porte plusieurs casquettes à la fois. Souvent issu d’une formation plutôt technique il doit prendre en mains  non seulement la supervision de son outil de production mais également toutes les activités connexes nécessaires à la vie de l’entreprise : la construction et le développement  de sa clientèle, la gestion des ressources humaines , le management de la trésorerie,  l'informatique, la communication, le contrôle de gestion, le marketing ainsi que toutes les  tâches administratives liées à la réglementation et à la fiscalité. 

    On comprend pourquoi les dirigeants se sentent souvent débordés !

    Malheureusement, parmi toutes ces activités, les dirigeants d'entreprise négligent souvent la partie stratégie financière que ce soit pour l’entreprise ou pour eux-mêmes. Il est plus que fréquent que les dirigeants remettent la planification de leur avenir financier à plus tard, l’essentiel étant de lancer l’entreprise, de se développer, de réaliser du chiffre d’affaires. 
    Ainsi pensent-ils que lorsque "les choses se tasseront" ou qu'ils auront une idée plus claire de l’activité de l’entreprise, il sera toujours temps d’envisager leur avenir personnel et l’avenir de la société. En fait les deux sujets sont liés et c’est pourquoi l’expert-comptable de l’entreprise ne peut pas avoir le recul suffisant : Gérer le court terme (saisir la comptabilité et établir les états comptables et fiscaux annuels de l’entreprise ) est sa priorité, tout comme fournir une image des comptes de l’entreprise à un instant t ( avec t =" 31" décembre, mais remis dans les mains du dirigeant  au mois de Mai de l’année suivante ). 

    On vous dit ce qui ne va pas, mais on ne vous dit pas ce que vous devez faire pour y remédier.

    Les dirigeants d'entreprise d'aujourd'hui doivent penser à demain.

    On l'a dit, le chef d'entreprise assume de nombreux rôles au sein de l'entreprise pour la maintenir à flot. Il a souvent des objectifs bien définis et de grands rêves pour son entreprise, mais il est submergé par une liste interminable de tâches et dispose de peu de temps pour les accomplir. Par manque de temps ou de conseils avisés, les dirigeants d'entreprise se retrouvent souvent dans les situations suivantes :

    - Ils ne parviennent pas à établir un plan défini pour leur propre avenir financier. Il est risqué pour les dirigeants d'entreprise de prendre des décisions sans disposer d'informations ou d'analyses suffisantes et pertinentes. Ils regrettent souvent d’avoir pris ces décisions par la suite. De même que le dirigeant se sent souvent seul sans un avis extérieur partial et chiffré, alors qu’il est plus confortable d’échanger, de prendre du recul, d’avoir un avis extérieur, de prendre des décisions en connaissant les tenants et les aboutissants.

    - Parfois, ils n'agissent pas du tout faute de savoir si l’entreprise a les moyens de se développer et passent à côté d'opportunités commerciales qu'ils n'auraient pas cru oser laisser passer. « Est-ce que je peux embaucher des salariés supplémentaires pour me permettre de me développer sans mettre en danger la situation de l’entreprise ? » 

    Les 7 priorités financières de tout dirigeant d'entreprise

    Voici dans l'ordre de priorité les 7 points clés à traiter au plus rapidement:

    1. Manager au mieux trésorerie et endettement

    Vraiment à mettre en Top 1 des priorités : Si la gestion de la trésorerie est vitale pour les "jeunes entreprises" qui viennent de démarrer, elle n’en reste pas moins essentielle pour toutes les entreprises. Elle est le « nerf de la guerre » pourrait-on dire, tout particulièrement en période de crise. Pourtant de nombreuses entreprises n’ont pas de tableaux de suivi, ni d’estimation de leur trésorerie. Et encore une fois il est fréquent de voir que les conditions de règlements des achats ou ventes ne soient pas négociées, ou le niveau de stock pas optimisé. Quels sont les leviers pour améliorer sa trésorerie : telle est la question.!! D’autant plus que les besoins en trésorerie sont nombreux (LE fameux BFR besoins en fonds de roulement dont tout le monde parle mais qui n’est pas si clair pour tout le monde avouons-le.) et sans fin car ils sont la base d’un projet, d’un investissement, d’un développement etc… On comprend pourquoi il est fondamental de surveiller les dépenses (contrôler ses coûts) et d’anticiper ses besoins afin de pouvoir financer les opérations en toutes sérénité. Qui peut connait par cœur son niveau d’endettement et les ratios utilisés par les banques pour donner son accord à un financement ? Non ce n’est pas comme cela que cela fonctionne, car on se tourne vers le banquier lorsque la trésorerie vient à manquer, c’est déjà trop tard.

    2. Se rémunérer convenablement

    Les dirigeants d'entreprise se versent souvent très peu de salaire - voire pas du tout - en partie pour les raisons mentionnées plus haut mais aussi pour minimiser les charges sociales et les impôts sur le revenu.


    En effet la fiscalité française en termes de charges sociales rebute plus d’un chef d’entreprise. 

    En concertation avec son expert-comptable, le dirigeant choisi alors un statut de EURL ou SARL pour sa société, il reçoit un mandat de gérance à titre gratuit et reçoit des dividendes lorsque la SARL dégage des bénéfices. Rappelons que les dividendes des SARL (après s’être acquittée de l’impôt sur les sociétés entre 15% et 26,5% du résultat) versés aux personnes physiques sont taxés sur option soit au taux de 30% Prélèvement forfaitaire unique (constitués des prélèvements sociaux 12,8% ie CSG/CRDS, cotisations sociales… et de 17,2% ll’IR), soit le barème progressif de l’impôt sur le revenu IR qui permet de bénéficier d’un abattement de 40% sous certaines conditions.

    Si ces mesures semblent être très utiles au moment de la déclaration d'impôts, elles peuvent aussi empêcher les dirigeants d'entreprise d'épargner en vue de leur retraite ou pour d’autres projets. Selon la situation patrimoniale du dirigeant, les calculs montrent qu’au final le choix pour une SARL n’est pas forcément synonyme de gain fiscaux et que le choix d’une SAS  avec un dirigeant salarié avec une partie en versement de dividendes peut être plus rentable en terme de revenus nets. N’oublions pas que le choix du statut gérant SARL ne prend pas en compte la sécurité de la situation du dirigeant. 

    Enfin le temps venu pour vous de vendre votre entreprise, n’oubliez pas que l’acheteur n’acceptera pas de ne pas se verser de salaire car ce n’est pas une création, tout comme le banquier lors de l’étude du dossier du prêt de repreneur lui demandera de prévoir une rémunération dans son Business plan : Si le cédant n’a pas de rémunération, le dossier de cession commence par la recherche de gain pour financer le salaire repreneur. Et cela va rendre votre entreprise moins attractive.

    3. Préparer sa retraite

    Prenez le temps de déterminer combien d'argent il vous faudra pour financer votre retraite ou vos rêves de seconde carrière car la vie évolue et vos envies avec.  Le suivi ou l'attention portée aux dépenses ou investissements "personnels", par opposition aux dépenses professionnelles, peut être réalisé à l'aide d'outils en ligne ou d'une bonne vieille feuille de calcul Excel. Je vous invite à consulter mon article sur l’anticipation de la cession de son entreprise qui prend tout son sens puisque la cession de l’entreprise constituera une « prime » de départ à la retraite (bien évidemment taxée sur le régime des plus-values) à moins que vous n’envisagiez une donation de votre vivant ou une cession partielle : tout est envisageable si cela a été anticipé avant.

    Mettez en place des versements automatiques réguliers sur votre épargne afin d'accumuler suffisamment d'argent pour financer vos espoirs et vos rêves personnels. Dans une certaine mesure, il n'y a pas de problème à épargner par à-coups ; cependant, vous devez par prudence avoir pour objectif de mettre de côté un certain montant chaque année. Lorsque l’entreprise va bien, la vigilance diminue et on s’habitue à vivre sur un certain niveau de vie. D’ailleurs il arrive que l’on ne regarde plus le solde de notre banque lors de nos dépenses, pensant qu’il est suffisamment alimenté : la réalité montre que de nombreux conseillers en banque privé ont à gérer les découverts fréquents de -20k€ sur des comptes clients qui ne devraient pas avoir de difficulté. Bien entendu comme je le disais précédemment, les espoirs et les rêves de nombreux dirigeants d'entreprise incluent la possibilité de vendre leur entreprise pour financer leur propre détente et leurs loisirs pendant la retraite. Cependant, il s'agit d'une grande inconnue pour la plupart des entreprises, et rêver d'un gros gain à la vente d'une entreprise n'est peut-être pas réaliste pour tout le monde.

    4. Diversifier ses actifs

    Lorsque vous épargnez et investissez de l'argent pour l'avenir, assurez-vous qu'il est correctement diversifié et compatible avec le niveau de risque que vous êtes prêt à supporter. 

    La législation bancaire a récemment évolué et votre conseiller bancaire est dans l’obligation de définir votre profil d’investisseur car vous pourriez le regretter en cas de perte. Il n’est pas cohérent de se tourner vers des produits financiers très intéressants (oh doux chant des sirènes) mais très risqué si vous avez un profil de type « bon père de famille ». 

    Il vous faut donc déterminer une politique d'investissement et l'appliquer de manière disciplinée ; un bon choix ici bien sûr estd'avoir un expert financier de proximité qui pourra vous conseiller, voire s'en occuper pour vous.  Ainsi vous serez couverts, tout en consacrez la majeure partie de votre temps et de vos efforts au développement de votre entreprise.

    5. Manager les risques

    Nous venons de parler de risques financiers en termes d’investissement personnel, mais ce n’est pas le seul risque à manager. Il est essentiel pour les dirigeants d'entreprise de mettre en place une protection pour leur famille et cela passe par la protection de leur société. 

    Les contrats permettent d’organiser et de protéger, et parmi ces contrats nous trouvons les Clauses d’agrément pour la cession des parts ou rachat à la suite du décès de l’un des associés peuvent protéger vos survivants en cas de décès, ou encore l’arrivée d’un nouvel associé : toutes opérations sur la société auront un impact sur le patrimoine du dirigeant et de sa famille. Il faut envisager des contrats d’assurance-vie permettant le versement d’un capital en cas de décès ou invalidité. Ou encore un contrat d’assurance « Homme clé », car le dirigeant étant généralement cet homme clé il faut prévoir son remplacement en cas de maladie grave afin de permettre la continuité de l’exploitation de la société. Tous ces contrats sont connus et certes ils ont un coût, mais combien de dirigeant prenne le temps de se poser la question ? N’a-t-on pas l’habitude de dire « De toute façon je ne suis jamais malade ou je ne m’arrête jamais même si je suis malade ? »

    6. Planifier en avance cession ou succession

    Il est important de garder à l'esprit la question de la planification de la cession de l’entreprise et des biens immobiliers de patrimoine personnel afin de tirer le meilleur parti de votre entreprise ou de vos investissements immobiliers. Est-ce que les murs de votre entreprise sont ses actifs ? ou est-ce que cette immobilisation immobilière appartient à une SCI qui lui loue les locaux ? Cela peut avoir une influence sur la valeur de cession de votre entreprise et impacter la décision du repreneur. Organiser tout cela tout en mesurant son effet dans le futur peut vous aider à prendre des décisions en matière de management de votre patrimoine personnel une fois que vous aurez quitté la barre de l’entreprise.

    Organiser votre succession
    Quel que soit leur âge, les dirigeants d'entreprise devraient rencontrer un avocat qualifié en droit des successions et un spécialiste de la préparation de la cession d’entreprise pour s'assurer que leurs objectifs et leurs souhaits sont correctement pris en compte, notamment en ce qui concerne les actifs de l'entreprise. Les dirigeants omettent de prendre en compte les droits de succession que leurs héritiers auront à payer, et il n’est pas rare que le patrimoine ne possède pas assez de liquidité pour payer les biens immeubles, les héritiers se retrouvent alors dans l’obligation de vendre des immeubles pour payer ces droits… Voilà encore une très bonne raison d’organiser tout cela à l’avance. La mixité est de nouveau une recommandation en souscrivant une assurance vie exonéré de droits de succession si les primes ont été versées avant l’âge de 70 ans ou en effectuant des donations de votre vivant qui bénéficient d’abattement tous les 10 ans. Nous retenons que le but est de facilité la transmission.

    Les jeunes dirigeants d'entreprise n'ont pas toujours l'impression que la planification successorale est nécessaire, mais l'absence de plan peut mettre en danger leur entreprise et leur famille. Prenons l’exemple de 3 associés mariés sous le régime de la communauté de bien : si l’un décède, que faire si sa femme et ses enfants veulent vendre à tout prix leurs parts ? Prévoir et organiser cette situation protège votre entreprise et votre famille. Les dirigeants d'entreprise devraient avoir un testament à jour contenant des instructions sur la façon dont leurs actifs devraient être distribués.

    7. Choisir un conseiller financier de proximité et de confiance

    Tous les dirigeants d'entreprise gagnent à recevoir les conseils et l'assistance d'un conseiller approprié. Souvent, le premier réflexe est de s’adresser à un expert-comptable, à son banquier ou à un cabinet de conseil aux entreprises.

    Toutefois, il est important de se poser les questions suivantes :

    - Est-il un expert dans tous les domaines de la gestion d’une entreprise, avec la connaissance des contraintes terrains ? Quels sont les termes exacts de la définition de sa mission contenus dans le contrat qui vous lie ? Il y a souvent confusion entre la mission de conseil et la mission de contrôle
    - Est-il un expert en matière de management du patrimoine, en ce qui concerne les dirigeants d'entreprise, ou peut-il en recommander un ?
     Quels sont ses expériences et diplômes ? A-t-il un langage clair et est-il bien à votre écoute ? Est-il impliqué dans le devenir de votre société ?
    Combien de fois avez-vous l’impression, après vous êtes adressé à un expert, de repartir avec des questions sans réponse ou avec les mêmes doutes et hésitations ? Avec un peu de chance et beaucoup de travail, vous pouvez surmonter les difficultés de votre entreprise et prendre des mesures pour assurer sa croissance future. Mais n'oubliez pas de vous mettre sur la voie - et de rester sur la voie - pour atteindre vos objectifs financiers professionnels ET personnels : suivre la ligne rouge que vous aurez défini grâce à l’élaboration d’un Budget, d’un Business plan 3 ans.